et voici les photos d’hier qui peuvent maintenant être chargées, avec un meilleur réseau !

Nous sommes donc en Georgie et pas mal de choses changent avec le passage de la frontière : une heure de décalage supplémentaire (donc 2h avec la France maintenant) ; la religion majoritaire ici est le christianisme orthodoxe ; on retrouve de la charcuterie de porc dans les magasins (ce qui va améliorer nos pique-niques) et le plaisir de déguster une bière fraîche ; la monnaie change évidemment ; la langue bien sûr. Mais aussi la météo car nous sommes ici à la fois plus bas en altitude (1200m ce soir) et davantage soumis au flux des averses ; les paysages vraiment très différents (vous verrez les photos dès que nous aurons un peu plus de réseau) ; les commerces puisque pour l’instant nous n’avons vu aucune supérette mais seulement des épiceries (la mamie à la caisse ce matin faisait son compte avec un boulier, première fois de ma vie que je vois ça !), etc !

Ce matin au réveil c’est la grosse pluie. Le temps de nous préparer et le soleil est revenu ! Un temps idéal sur une route idéale : nous descendons la vallée dans un paysage superbe vent dans le dos ! A la forteresse, nous obliquons vers la ville troglodytique de Vardzia (en fond de vallée, demi tour demain !). L’après-midi l’instabilité revient, les averses menacent mais pas de grosse précipitation pour l’instant. Nous pouvons visiter au sec l’immense cité abandonnée en face de laquelle nous bivouaquons en compagnie de quelques campings cars.

Nous sommes plus sereins ce soir qu’hier où le temps filait (décalage horaire + frontière) et nous avancions dans ce nouveau pays sans argent local ni point de chute pour la nuit…

Hier soir nous profitons d’un joli coucher de soleil sur le lac (photo). La nuit est calme, le bivouac idéal !

Nous repartons le long du lac de Çildir. La route est très agréable, le paysage très joli avec ce grand lac à 2000m d’altitude au milieu des montagnes. Dernières courses en Turquie, puis c’est notre dernière montée de col avant de basculer vers la Géorgie. Dans la montée, nous rejoignons un couple franco-suisse parti de Genève en novembre pour un tour à vélo de 2 ans ! Nous pique niquons ensemble au sommet du col, la conversation est animée !

Puis c’est une belle descente vers la frontière. Le passage de cette barrière administrative est impressionant. 4km de camions côté turc, 8km côté géorgien ! Les camions sont arrêtés depuis plusieurs jours et attendent patiemment de pouvoir passer la frontière… heureusement que nous vélos pouvons avancer librement sans queue et satisfaire rapidement à nos obligations administratives !

Au passage de la frontière nous laissons nos nouveaux amis, bien plus chargés que nous. Nous tâchons de trouver un toit pour cette nuit mais notre première tentative dans une guest house de campagne est infructueuse, le tarif demandé est trop élevé, et en plus nous n’avons pas encore trouvé de banque pour retirer de la monnaie locale ! Nous poursuivons donc une vingtaine de km (descendants) plus loin pour trouver à Akhalkalaki un distributeur et un hôtel au tarif plus raisonnable.

Ici en Georgie l’alphabet est très particulier. Ce sont des caractères qui n’ont rien de commun avec notre alphabet. Pour aider les touristes, beaucoup de panneaux sont doublés avec l’alphabet… cyrillique !! On va essayer de ne pas se perdre !

Après avoir présenté hier notre voyage aux lycéennes de notre hôte professeur de biologie, il est temps ce matin de reprendre la route !

La météo est ensoleillée, hier il tombait d’énormes averses ! Nous cheminons tranquillement, les paysages sont agréables. En milieu de matinée, une crevaison nous oblige à un arrêt de courte durée. Pique-nique à midi puis nous sommes invitées par un groupe d’infirmières de l’hôpital à prendre le thé avec elles en terrasse (photo). Une belle montée face au vent et nous arrivons au lac de Çıldır, altitude 2000m environ. Nous trouvons une aire de pique-nique au bord du lac avec tables, bancs, eau potable et WC, ça sera un spot idéal de bivouac pour cette nuit !

Nous sommes à environ 50km de la frontière Géorgienne, un petit col demain matin et hop, nous y serons. C’est donc notre dernière nuit en Turquie !

Lever du soleil face à l’entrée de nos tentes sur notre bivouac, face aux montagnes, c’est très beau (photo). Nous attaquons la journée avec une jolie descente puis nous suivons une looongue vallée creusée par le ruisseau et qu’empruntent la route et la voie ferrée. Il y a des forêts de feuillus et de conifères, de l’herbe, c’est vert et très beau. La montée au col se fait en deux rampes initiale et finale avec un long faux plat au milieu. C’est très agréable. Nous sommes invités par des habitants à prendre le thé au milieu de la rampe finale. La petite pause aide bien les jambes !

km 33, nous sommes au col à 2360m. Il nous reste 15km de descente jusqu’à Sarikamiş, pause repas du jour. La ville est très contrastée entre son entrée Ouest avec ses maisons très pauvres et sa sortie Est avec les hôtels de la station de ski !

L’après midi, ce sont 60km avalés en moins de 2h, sur un faux plat descendant vent dans le dos sans rien de spécial à signaler. C’est la grande route, les grands espaces turcs sans végétation ni village.

Nous arrivons à Kars, ville importante de 100 000 habitants, et dernière ville à l’Est de la Turquie. Nous filons directement au lycée où enseigne Hatice, notre hôte warmshower d’aujourd’hui et demain. Nous sommes accueillis à bras ouverts par toute l’équipe de direction. On nous fait visiter ce lycée public d’enseignement religieux réservé aux filles. Demain nous présenterons notre voyage aux lycéennes !

Puis c’est une très agréable soirée en compagnie du couple qui nous héberge aujourd’hui, tandis que l’orage tombe dehors.

Kars est une ville à la meteo apparemment très contrastée. A 1800m d’altitude, il y fait -20°C en moyenne tout l’hiver, jusqu’à -30°C ! L’été il y a beaucoup d’orages en soirée. Nous y sommes à la bonne période !

Quelques mots de la santé de Kitou : ça va bien, il lui faut manger mou et les incisives restent douloureuses au contact. Un peu d’appréhension bien naturelle sur le vélo à haute vitesse. Damien avait un peu de fièvre hier soir et cette nuit, espérons qu’il aille rapidement mieux.

La nuit est bonne pour toute et tous et nous pouvons repartir ce matin. Passage à proximité d’un joli pont (photo) puis nous obliquons sur une route secondaire qui perd rapidement son revêtement (photos). Nous passons dans quelques petits villages isolés, qui ne respirent pas l’opulence avec leurs habitations parfois sommaires et les tas de briques de bouses qui sèchent au soleil.

Retour sur la route principale et pique-nique à Horasan. D’ici, vers le sud-est, c’est la route pour l’Iran. Nous en sommes à moins de 200km, et nous avons vu des camions qui en viennent ou y vont. Nous poursuivons notre route vers le nord-est et la Géorgie. Nous sommes sur l’ancienne route pour Kars, très peu circulante. A tel point qu’une voiture s’arrête pour vérifier que nous ne sommes pas perdus !

Le relief revient, les jolies vues également (photo). Nous remontons à 1994m, sommet pour aujourd’hui et fin de l’étape. Nous trouvons un coin de bivouac avec vue (photo), perdu au milieu de nulle part, à quelques km de Sungutasi. En arrière plan probablement le mont Ararat qui domine les environs (on le distingue sur la photo au bivouac)

Demain il nous faudra franchir un col à 2350m puis ce sera une longue descente sur Kars.

Tout d’abord merci pour tous vos messages de soutien, ça fait chaud au cœur et je suis sûre que cela aide au bon rétablissement !

Quelques precisions suite à vos différentes questions :

Pour ce qui est de la cause de la chute, cela restera un mystère, j’étais devant sans obstacle et j’ai freiné, modérément m’a-il-semblé, pour nous arrêter pour un souci technique à l’arrière du groupe (bout de fil de fer dans un pneu). Quoi qu’il en soit, Florian et moi sommes passés par dessus bord, façon ventrigliss’ que Flo a mieux réussi que moi….

En ce qui concerne mon état : ma lèvre supérieure a enfin dégonflé, et je m’habitue à la présence d’un fil de maintien sur les dents du haut, façon multibagues, ça rajeunit! Pas de douleur, et on a même fait notre étape complète, voir prochain article.

Encore merci à vous toutes et tous!

Kitou

Nous quittons Erzurum en commençant par un col au-dessus de 2000m à proximité de la station de ski. Puis nous prenons une route secondaire qui chemine agréablement le long du ruisseau et de la voie ferrée, au pied des montagnes. Nous pique-niquons dans un parc à Pasinler. C’est dimanche, il y a beaucoup de monde qui passe la journée au parc avec les théières à bois et les barbecues !

Nous prenons notre rituel thé/café, le cafetier nous les offre ! Puis nous achetons de l’eau pour compléter les gourdes (l’eau du robinet n’est officiellement pas potable en Turquie mais celles des très nombreuses fontaines, oui) et l’épicier nous offre 4 cocas !

Nous poursuivons vent de travers. Quelques km avant notre destination du jour, un bruit suspect demande un arrêt. Pendant le ralentissement, Florian et Christine se retrouvent d’un coup par terre, tête la première, sans raison apparente. Florian n’a rien mais Christine a plusieurs dents cassées. Nous repartons vers le village pour trouver un médecin et c’est un hôpital improbable ici en pleine campagne que nous trouvons à quelques centaines de mètres de l’accident ! Christine est transférée en ambulance jusqu’à l’hôpital d’Erzurum d’où nous sommes partis ce matin. Elle est prise en charge rapidement mais est transférée 2 fois d’hôpital pour finir au CHU. Plusieurs examens sont faits, radios, tomographies. Une grande incisive qui a été expulsée sur le choc et que Christine a ramassée lui est ré implantée. Puis Christine passe la nuit à l’hôtel à Erzurum.

Pendant ce temps les hommes restés sur place trouvent un beau bivouac dans une nouvelle aire de pique-nique. Nos voisins de banc nous offrent grillades puis thé ! L’endroit est idéal pour passer la nuit avec eau courante et WC.

Ce matin Christine subit à nouveau de longs soins dentaires à l’hôpital, qui permettent de combler les trous laissés par les morceaux de dents fracturés. Elle retrouve un sourire et peut sortir de l’hôpital ! Elle nous rejoint en taxi vers 15h. Nous sommes à nouveau réunis et pouvons poursuivre le voyage !

Nous pouvons remercier les soignants turcs (bien que les échanges ne soient pas toujours faciles en raison de la langue) et l’assistance de l’assurance qui nous a bien aidés.

Aujourd’hui nous profitons de nos chambres bien sombres pour faire la grasse matinée ! Puis promenade en ville avec le guide en main.

Le bâtiment imposant d’hier était une medersa (de yakutiye) comme nous en avions déjà vues à Sivas. Les medersas sont d’anciennes facultés d’enseignement. Nous visitons une deuxième jolie medersa (çifte minareli) à deux minarets (photos), ainsi que la citadelle et sa tour d’où l’on domine la ville et d’où nous voyons nettement la station de ski à quelques kilomètres (photo)

Un aparté sur le soleil puisque je parlais du jour le matin qui nous réveille d’habitude : ici le soleil se couche à 19h30 heure locale, 18h30 heure française (et se lève à 4h30) A Toulouse, le soleil se couche en ce moment à 21h30 (et se lève à 6h10). Il y a donc environ 3 heures de décalage horaire au soleil, pour seulement 1 heure de décalage horaire “officiel”. Le jour se lève donc ici très tôt et se couche aussi très tôt par rapport à nos habitudes françaises !

Dans quelques jours nous franchirons la frontière avec la Géorgie, nous aurons une heure de décalage horaire “officiel” supplémentaire.

Ce matin nous laissons la nationale qui est généralement la seule route disponible pour une petite route parallèle longeant la rivière et la voie ferrée. Elle ondule sur les collines, c’est joli mais le vent de face nous fait mal aux jambes. Puis c’est l’abord d’Erzurum, banlieue classique sans charme de grande ville comme on en connaît tant. Enfin Erzurum, km55, nous y sommes vers midi ! La ville est en altitude, 1900m environ, bien que la montée soit très progressive. Nous sommes au pied de la station de ski, on peut presque toucher les pistes !! La ville semble jeune et dynamique, nous irons l’explorer demain puisque c’est repos ! Mais nous avons déjà pu jeter un œil sur l’impressionnant bâtiment au cœur de la ville (photo)… Davantage de détails demain !

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